Je suis un enfant de la balle, un mélange de circassiens et de banquistes. Le vieux bois des roulottes me rappelle les routes, celles des tournées et des places publiques où chacun, autrefois, attendait l’arrivée du cirque.
Ma mère avait sillonné les routes dans une roulotte qui ressemblait à celle de Pierre. Elle était tirée par des chevaux. Nous avons vécu moi, mes 8 frères et soeurs et mes parents dans une caravane magnifique que mon père avait faite fabriquer sur-mesure sur un « quarante-pieds » de l’armée américaine. Nous y logions tous.
Je me souviens des parties d’enfants que nous menions, lorsque le soir venait et que mon père était parti faire la ronde. Nous remuions planchers et plafonds, tout bougeait, tout tremblait. Nous faisions le tapage d’une troupe de sardines dans une boite d’aluminium. Ma mère, tendrement, cachait nos bêtises pour nous protéger de patriarche qui revenait.
J’ai tant d’émotions aujourd’hui, lorsque je foule le terrain des roulottes de Pierre parce que chacune ravive en moi les racines de ce temps perdu, de ces souvenirs colorés comme les yeux de ma mère et j’entends parfois encore y résonner son rire et la voix de mon père.
Pierre, avec ce musée des roulottes tu es resté enfant et l’amour que tu fais grandir autour d’elles les rend vivantes et tellement gaies.
Merci pour cette part de rêve…
Lucien Gruss
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